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Wang Jindong: l’incident de l'auto-immolation sur la Place Tian’anmen que j’ai vécu(2)

2015-01-20 Source:Kaiwind Auteur:${content.getAttrByFlatName('zuozhe').value}

En ao?t 2000, j’ai lu un soutra téléchargé du site internet qui disait: “ En fait, c’est le moment d’abandonner le dernier attachement. Comme pratiquants du Falun Gong, vous avez déjà réussi à abandonner tous les attachements du monde humain (y compris l’attachement au corps humain, l’attachement à la vie, etc.). Alors voilà une question à répondre: l’attachement à la plénitude parfaite est-il un attachement? Est-ce aussi un attachement des êtres humains? Est-ce que le Bouddha s’attache à la plénitude parfaite?” Et “Comme votre ma?tre, je comprends bien vos souffrances. En effet, je vous aime plus que vous-mêmes. Après la lecture de cet article, je me suis déterminé à me consacrer au ma?tre et à la “Grande Loi”. 

Liu Yunfang, qui était alors considéré doué en pratique du Falun Gong, me parlait souvent de ce soutra. Selon lui, la pratique du Falun Gong était comme un lotus poussé dans le feu, ce qui voulait dire qu’il était temps de faire face à une rude épreuve. Dans la méditation, il a prétendu s’être immolé sur la Place Tian’anmen pour sauvegarder la loi et nous a raconté des détails. Sous son influence, je me suis dit qu’il était temps de me porter en avant pour défendre la “Grande Loi” au risque de la vie. 

Après l’incident de l’auto-immolation, sur le lit de l’h?pital, j’ai appris par un journaliste que le porte-parole de l’organisation du Falun Gong Zhang Erping avait dit au public que les participants de l’incident n’étaient pas des adeptes du Falun Gong. Je me demandais alors qui étaient les vrais adeptes du Falun Gong, et comment définir les adeptes du Falun Gong. 

Certains ont dit que l’incident du 23 janvier était de nature individuelle et n’avait rien à voir avec le Falun Gong. Alors je leur ai reproché de ne pas être capables de me comprendre. Comme le ma?tre avait dit, les gens de bas niveau ne comprenaient jamais les gens de haut niveau. Cela expliquait aussi pourquoi les pratiquants de haut niveau refusaient de discuter avec ceux de bas niveau. Le ma?tre avait aussi dit qu’on ne ferait jamais de faute dans la pratique du Falun Gong. Les soutras téléchargés du site internet demandaient toujours aux adeptes de se mettre an avant. Nous nous étions portés en avant pour répondre à l’appelle du ma?tre. Pour moi, c’était dommage que les gens de bas niveau ne me comprenaient pas. Aujourd’hui, quand je reviens sur le passé, je trouve que j’étais vraiment absurde et ridicule.   

Aller deux fois à Beijing 

Après avoir pris la décision de m’immoler sur la Place Tian’anmen, j’ai parlé de mon plan à Liu Yunfang en octobre 2000. Mais il ne m’a rien répondu. Puis Hao Huijun lui a parlé du même plan. Après une discussion, nous trois avons décidé de mettre en place ce plan.  

En fin d’octobre 2000, comme Liu Yunfang avait dit qu’il ne connaissait pas la situation de Beijing, j’ai acheté deux billets de wagon-lit pour y aller. Après notre arrivée à Beijing, Chen Guo, la fille de Hao Huijun, nous a accueillis à l’entrée du Conservatoire central de musique et nous a conduits au logement préparé par elle. Une fois installés, Liu Yunfang et moi, nous avons fait un tour autour de la Place Tian’anmen. Retournés au logement, nous avons demandé à Chen Guo de trouver des pratiquants pour nous. Elle n’a trouvé que deux pratiquantes. J’ai discuté avec elles, mais elles n’ont pas compris mes raisonnements. J’en étais dé?u. D’après Liu Yunfang, comme Beijing était le lieu où le ma?tre avait donné le plus de conférences, il devrait être facile de trouver des participants. Il pensait à faire former 9 Roues de la Loi sur la Place Tian’anmen. Une Roue de la Loi était composée de 9 personnes, il faudrait donc 81 personnes.  

J’ai pris ce plan pour une plaisanterie, parce que je pensais qu’il était impossible de trouver autant de participants. Mais Liu Yunfant était bien confiant. Il a essayé de trouver plus de pratiquants pour leur en parler. Mais en fait, il n’a pas réussi, il n’a même pas osé dire la vraie intention (l’auto-immolation) aux autres pratiquants. Finalement, il a abandonné le plan de 81 personnes. Après avoir reconnu le terrain, nous sommes allés acheter du délayant ( matière combustible pour l’auto-immolation ) dans une boutique de peinture.  

Nous sommes restés à Beijing pendant cinq jours. A la veille du retour à Kaifeng, Liu Yunfang a téléphoné à un pratiquant de Kaifeng. Comme nous étions partis à l’insu de nos familles, nos proches étaient très inquiets et nous cherchaient partout. En apprenant cela, j’ai décidé de rentrer chez moi le lendemain. Quand ma femme m’a vu, elle m’a pris dans ses bras tout en pleurant, mais je ne savais pas comment la consoler. Elle m’a demandé où j’étais allé, je lui ai menti en disant que j’étais allé à Beijing pour faire un échange d’expérience avec d’autres pratiquants.  

Après, on a re?u de plus en plus de soutras écrits par le ma?tre qui incitaient les pratiquants à abandonner tout attachement pour défendre la “Grande Loi” sur la Place Tian’anmen. Selon le ma?tre, les pratiquants qui osaient se porter en avant étaient des héros. Alors ma femme et ma fille ont eu aussi l’idée d’aller défendre la “Grande Loi” sur la place Tian’anmen. J’ai donc décidé de les emmener aussi à Beijing. 

Le 6 janvier 2001, Liu Yunfang m’a donné un soutra” manuscrit du ma?tre, qui disait: “ Un bouddha peut tout faire, même sacrifier sa vie, pour défendre l’univers où il vit et tous les êtres animés de cet univers. Il faut absolument atteindre ce niveau.” Il m’est venu l’idée de sacrifier ma vie pour rendre justice à la “Grande Loi” et au ma?tre. J’étais donc plus résolu à aller m’immoler sur la Place Tian’anmen afin d’obliger le gouvernement à changer l’attitude vers le Falun Gong. 

Après le 8 janvier 2001, Hao Huijun a parlé plusieurs fois à Liu Yunfang du plan de l’auto-immolation, et lui a dit que sa fille Chen Guo voudrait aussi y participer. En entendant cela, je me suis senti triste, parce que la fille était encore trop jeune. Mais je n’avais pas de raison de l’empêcher de le faire. J’admirais beaucoup la mère et la fille. 

Le plan de l’auto-immolation restait à fixer. Un jour, dans une boutique de peinture, j’ai parlé à Liu Yunfang d’un film d’animation diffusé sur la cha?ne CCTV (Télévision Centrale de Chine) il y avait une dizaine d’années, qui racontait le récit mythologique de Chuxi (la veille du Nouvel An chinois): Un démon qui s’appelait Xi est venu au monde humain et a provoqué beaucoup de désastres. Il a mangé des enfants et a produit du vent violent, des inondations et des sécheresses. Les gens ont br?lé de l’encens pour prier le Dieu d’envoyer un dieu chasser le démon Xi. Un gar?on divin qui s’appelait Nian est descendu au monde humain et a vaincu Xi. Pour commémorer le jour du retour de la paix, on a nommé le 30 décembre du calendrier lunaire Chuxi, et le lendemain (le 1er janvier du calendrier lunaire) Nian. Après avoir écouté ce récit, Liu Yunfang étai très excité. Je ne l’ai jamais vu aussi excité. Ainsi, on a décidé de mettre en place le plan de l’auto-immolation la veille du Nouvel An chinois.  

Le 10 janvier, Liu Yunfang m’a donné 1000 yuan pour acheter quatre billets de wagon-lit. On avait alors un fond de 3000 yuan. J’ai appris alors que Liu Baorong participerait aussi à l’auto-immolation.  

  En ce temps-là, comme la police me cherchait, je restais très vigilant. De peur que je sois vu par autrui, j’ai frappé à la porte de Liu Chunling avec qui je venais de faire connaissance. Le 11 janvier, je suis allé la chercher. Elle était chez elle avec sa fille Liu Siying. Je lui ai parlé de ma situation et lui ai demandé d’aller acheter quatre billets de wagon-lit du 16 janvier pour moi. Elle a accepté de m’aider. Elle m’a demandé c’était pour quoi faire. Je lui ai menti en disant qu’un ami m’avait demandé d’acheter ces billets. En effet, la mère et la fille étaient déjà allées plusieurs fois à la Place Tian’anmen, et elles pensaient à y aller une fois de plus. Face à ses interrogations, je gardais toujours le secret. Puis, elle a dit avoir entendu dire que des pratiquants de haut niveau iraient s’immoler sur la Place Tian’anmen. En entendant cela, j’ai été bien surpris. Je lui ai demandé comment elle en était au courant, mais elle a refusé de me répondre. Très excitée, elle a dit être aussi prête à y participer. J’ai été ému jusqu’aux larmes. Enfin, je lui ai dit la vérité. En apprenant notre plan, sa fille a aussi demandé à y participer. J’étais effrayé. ?gée de 12 ans, Liu Siying était encore trop jeune. Si sa mère y participait, la fille serait une orphelin. Si la fille y participait aussi, ce serait trop cruel. De peur qu’elles produisent un impact négatif sur le Falun Gong, j’ai refusé leur participation. J’ai convaincu Liu Chunling, mais sa fille a refusé de m’écouter. Avant mon départ, Liu Chunling m’a promis de persuader sa fille.  

Deux jours plus tard, je suis allé chez Liu Chunling pour prendre les quatre billets de chemin de fer. A ce moment-là, Liu Chunling m’a montré deux autres billets, elle entendait d’aller aussi à Beijing avec sa fille. En colère, je l’ai appelée à la raison en lui demandant de faire rembourser les deux billets. Enfin, elle l’a accepté malgré soi. 

Le lendemain, c’est-à-dire le 16 janvier, je suis allé chez ma deuxième s?ur pour dire au revoir à ma mère. Là, j’ai rencontré ma deuxième s?ur, ma troisième s?ur et le petit ami de ma fille. Je leur ai menti en disant que j’irais chez un certain pratiquant en banlieue pour m'abriter. J’ai feint le calme, mais en fait j’avais le c?ur lourd. Uns fois sorti, j’ai éclaté en sanglots: mes proches, vous ne me reverrez plus! Mais je me suis calmé tout de suite, car je me suis rappelé la parole du ma?tre: “Si tu atteins la plénitude parfaite, j’enverrai tous ceux que tu aimes au royaume du ciel.” Je me suis dit alors: “Mère, les miens, attendez. Le ma?tre a toujours raison. La réunion n’est pas loin de nous. Ne me reprochez pas de vous avoir abandonnés. Vous saurez un jour que j’aurai réalisé une t?che grandiose. Tout le monde ne peut pas le faire. Pour défendre la “Grande Loi”, je suis obligé d’abandonner tous les attachements du monde humain.” J’ai pris un taxi à la Rue de Nanjing pour aller directement à la gare.  

Peu après mon arrivée à la gare, Xue Hongjun a accompagné Hao Huijun à la gare. Avec le ticket de quai que j’avais acheté, Xue Hongjun a accompagné Hao Huijun dans le train. Soudain, j’ai vu Liu Siying, ce qui m’a vraiment choqué. En colère, je restais silencieux pendant le voyage. Je me suis dit: “N’est-ce pas la volonté du Ciel?”  

Après l’arrivée à Beijing, nous avons pris l’autobus No. 387 pour aller au Conservatoire central de musique. Chen Guo nous a accueillis. Après avoir pris le petit-déjeuner dans un petit restaurant du conservatoire, nous sommes allés chez un pratiquant dans la banlieue d’ouest de Beijing. Puis, un jeune homme nous a conduits à l’arrêt d’autobus de Chengzi du district de Mentougou. Enfin nous sommes arrivés au logement réservé (deux chambres et deux salons séparés) qui se trouvait dans une grande cour. Les femmes habitaient dans la chambre et le salon intérieurs, Liu Yunfang et moi habitions dans la petite chambre extérieure. Une fois installés, les femmes sont allées faire des courses dans un supermarché tout près. Nous avions alors 8000 yuan sur nous. 

Le jeune homme qui nous avait conduits au logement n’était pas au courant de notre plan de l’auto-immolation. Liu Yunfang lui a demandé de trouver des pratiquants pour nous. Ce soir-là, le jeune homme nous a conduits dans un restaurant où cinq pratiquants nous attendaient. Alors nous étions neuf. Liu Yunfang et moi ne leur avons pas révélé le vrai objectif, car nous voulions d’abord écouter leurs avis. Parmi les cinq pratiquants, il n’y avait qu’une personne qui s’appelait Liu Xiuqin avait un haut niveau. Environ deux heures plus tard, j’ai fait signe à Liu Yunfang de finir la conversation. Je n’ai demandé le numéro de téléphone qu’à Liu Xiuqin. Enfin, Liu Xiuqin a appelé un taxi pour nous renvoyer au logement. 

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