Petit rappel : 10 ans après l’apparition du Rapport des Enquêtes concernant les “Prélèvement d’Organes”, l’ancien député canadien David Kilgour, l’avocat David Matas, et le membre de la “Foundation for Defense of Democracies” Ethan Gutman a publié un Rapport renouvelé de 2016 en tenant l’étendard de “défenseurs des droits indépendants”. Selon le rapport, un million cinq cents mille pratiquants de Falun Gong ont été tués et prélevés d’organes, ce qui fait l’objet du livre écrit par Gregory Globa, membre de l’Alliance nationale des journalistes ukrainienne. L’article suivant est en fait chapitre II de ce livre, l’auteur va analyser ici les preuves des “prélèvements” et révéler la réalité.
J’ai lu et analysé de manière profonde le Rapport des Enquêtes de 2007, et puis j’ai écrit un livre intitulé Le Falun Gong sous la Couronne aux Canneberges S'élevant jusqu'au Ciel (publié en 2011). Ce qui m’intéresse le plus, c’est quoi de neuf que ces défenseurs des droits ont pu trouvé pendent ces dernières années ? Est-ce qu’ils arrivent à trouver et utiliser les preuves convaincantes et crédibles ?
Je ne suis le seul qui s’y intéresse. En ao?t 2016, c’est-à-dire un mois après la publication du Rapport des Enquêtes de 2016, le 26e Conférence internationale de Transplantation s’est ténue à Hongkong, et on a accordé beaucoup d’attention à cette accusation. L’ancien président de l’Association internationale de Transplantation Francis L Delmonico, professeur à Harvard Medical School y a participé à l’aide d’Internet et a parlé de l’absurdité de ceux qui ont fait propager cette rumeur.
Pourtant, on n’est dé?u par la réponse des auteurs du Rapport renouvelé : ?Si vous n’êtes pas encore convaincu par ce que nous avons écrit qu’en Chine, des innocents ont été morts après le prélèvement des organes, les nouvelles preuves qui pourraient vous convaincre restent à découvrir. Ce que nous avons fait pour cette nouvelle édition, c’est de révéler un nouveau fait : en Chine, le nombre des morts après le prélèvement des organes est plus important que nous l’imaginions, un chiffre choquant. (pour plus d’informations, veuillez voir le Rapport de 2016, page 15 sur : http://endorganpillaging.org/wp-content/uploads/2016/06/Bloody_Harvest-The_Slaughter-June-23-V2.pdf). Paroles paradoxales : les “défenseurs des droits” qui n’arrivent à offrir aucune preuve nouvelle accuse de nouveau, et le chiffre est “choquant”. Au lieu de s’appuyer sur les preuves, ils jouent sur les chiffres, ce qui est en fait leur tactique principale.
Ethan Gutmann, l’un des auteurs du Rapport, a dit quand il a re?u l’interview d’Epochtimes : ? Nous avons déjà prouvé, de manière convaincante, dans le rapport précédent que les organes appartiennent aux pratiquants de Falun Gong, donc on ne va pas le refaire.? Alors, parlons du “rapport précédent” qui est “convainquant”. A la page 8 du Rapport de 2007 :
Plusieurs facteurs doivent être pris en considération…. Chaque facteurs ne suffit pas pour être les arguments et les preuves de l’accusation, mais l’ensemble de ces facteurs peut le faire.
Nombreuses sont les preuves qui ne sont pas évidentes, sans lesquelles on risque d’être accusé. Le rassemblement de ces facteurs, surtout quand elles sont nombreuses, rend l’accusation crédible, ce qui est impossible pour un seul facteur quelconque.
A la page 50 du Rapport de 2007, on lis aussi : ?Les chiffres ne servent à rien pour convaincre que des pratiquants de Falun Gong ont été prélevés des organes.?
Je me demande alors, avec le temps, comment on fait de “les preuves pas évidentes” et “rend l’accusation crédible” les “faits” “déjà prouvé” ?
On sait très bien pourquoi ils n’arrivent pas à offrir de nouvelles preuves, alors qu’ils parlent des “preuves convaincantes”. Je cite ici un extrait de l’interview d’ Ethan Gutmann :
Question: Quelles preuves possédez-vous?
Ethan Gutmann: Soyez indulgente, je ne peux pas résumer le livre ici! Voyons, j’ai trouvé de nombreux témoins qui avaient subi des examens physiques très inhabituels – dans des camps de travail, en prison, en détention ou dans des prisons clandestines – des examens visant clairement à évaluer la compatibilité de leurs organes et de leurs tissus. Pas seulement dans la communauté des pratiquants de Falun Gong, mais aussi parmi les Ou?gours, les Tibétains et même les chrétiens clandestins.
Evidemment, aux yeux des “défenseurs des droits”, les examens physiques sont les preuves, même les preuves principales du prélèvement des organes à vif.
Parking de bus pris comme témoignage des meurtres
Je cite un autre extrait de l’interview :
Nous avons d’autres preuves. J’ai interviewé un témoin qui nous a parlé du secret du prélèvement des organes des pratiquants de Falun Gong. Sortis des camps de travail, les gens se sont déplacés en bus. Le témoin m’a montré le lieu où s’est arrêté le bus, il est tout près d’un crématoire. Nous l’avions déjà su, et il existait réellement.
Il faut noter qu’un témoin doit être celui qui a vécu ou vu un événement, non celui qui en a entendu parler, ce qui est un principe simple écrit en 2011 dans mon livre, mais qui échappe à ces avocats et à ces défenseurs des droits.
Je ne sais pas si les auteurs du Rapport renouvelé ont vu ou non le roman Ivanhoé de Walter Scott. Pourtant, leurs accusations, “témoins”, et “preuves” qui n’existent pas réellement, ressemblent beaucoup à l’interrogation décrite par l’écrivain dans ce roman.
Les auteurs du Rapport ne ménagent pas leurs efforts pour souligner que des médecins militaires sont concernés eux aussi. A la page 7 du Rapport de 2016 : ?Le chapitre V consacre aux témoignages des malades étrangers qui ont subit les opérations de transplantation en Chine, selon lesquels, les acquis des organes demandent peu de temps et se fait secrètement, ce qui signifie que les médecin miliaire y sont impliqués.?
A la page 15 du Rapport de 2007 : ?Un homme qui a eu la greffe du rein qui lui a causé vingt mille dollars… a dit que son médecin, Tan Jianming, travaillait dans un établissement hospitalier privé, mais portait souvent l’uniforme militaire, et qu’il l’a vu sortir en uniforme et revenir avec les caisses portant les reins.?
Il est vrai que pour beaucoup de gens, les médecins militaires leur semblent plus professionnels, et ils préfèrent voir les médecins militaires. Toutefois, cela n’a rien à avoir avec l’accusation du meurtre des gens en prison, en Chine, l’armée n’a aucun rapport avec la prison qui relève du Ministère de la sécurité publique.
Les Rapports publiés ont tous comme caractère la prolixité, la plupart des informations n’ont pas liens avec le thème, et les preuves se basent sur la volonté des lecteurs de les croire.
Témoins ignorants
Dès le premier Rapport de 2006 qui prend les médecins chinois comme “témoins”, des médecins chinois ne cessent pas de le reprocher, du fait que les “défenseurs des droits” ne respectent pas la vérité et fabriquent les entretiens. On y trouve le médecin de l’H?pital Minzu de Guangxi Liu Guoping, le membre de l’Association chinoise de Transplantation Shi Bingyi, et le médecin de l’Institut de médecine chinoise traditionnelle de Foshan. Les paroles écrits dans les Rapports ne sont plus les mêmes que ce qu’ils ont dits.
Liang Xiangjun dit : ?Je ne sais qu’ultérieurement que je suis celui a révélé, sur le site de Falun Gong à l’étranger, “un fait important” que les organes pour la transplantation viennent des pratiquants de Falun Gong et des condamnés à mort.? Voici sa parole :
?Je m’appelle Liang Xiangjun, j’ai été médecin à l’Institut de médecine chinoise traditionnelle de Foshan. En tant que médecin, je tiens à coeur les principes pour l’offre et la transplantation des organes, il est impossible pour moi d’en parler comme ce que décrit le site, je suis s?r que je n’ai jamais parlé comme ?a. La réalité est qu’en avril 2015, un jour, un “malade” m’a appelé pour me demander des conseils sur les opérations de transplantation de la cornée, et je lui ai répondu. Ensuite, il a orienté la discussion vers le prélèvement des organes à vif. Comme je n’en étais pas au courant, et que cela ne me regardait pas, je n’ai pas pu y répondre et j’ai décrocher le téléphone. Je n’ai jamais imaginé que je serais impliqué ainsi dans ce genre de reportage sur le site Internet.?
Lé 27 octobre 2014, alors candidat aux élections municipales de Taibei Ko Wen-je a déclaré officiellement que ?Lui, Ko Wen-je, n’est jamais intervenu dans les “ventes des organes” avec “les fonctionnaires du continent” écrites dans le livre?, que ?ce qu’est écrit dans ce livre s’éloigne du contenu de leur entretien?, et que ?Ko Wen-je a envoyé une lettre des avocat aux auteurs du livre et leur a demandé de corriger les parties inventées de leur entretien?. Selon Ko Wen-je, il n’a jamais dit que ?les organes viennent des pratiquants de Falun Gong?.
En réalité, il arrive à chaque journaliste d’écrire et de publier ce genre d’informations inventées, le journaliste doit prendre leur responsabilité, reconna?tre leur erreurs et retirer les informations. Pourtant, deux ans après, au lieu de prendre sa responsabilité, Ethan Gutmann reparle de cet événement sur son site et affirme que si Ko Wen-je ne le dit pas dans sa déclaration, il ?a envie de dire qu’il s’agit de Falun Gong?. Evidemment, Ethan Gutmann ne se convaincre pas lui-même. On peut le juger par soi-même : il n’y a pas d’enregistrement, puisqu’il s’agit d’un “entretien privé et confidentiel” ; Ko wen-je ne parle par très bien l’anlais, l’entretien s’est fait par téléphone. Tout cela n’empêche pas Ethan Gutmann de citer son entretien avec Ko wen-je dont l’interprétation et la compréhension, selon lui, ?n’existent qu’entre nous deux?.
A ces mots, je me permets de poser cette question aux “défenseurs des droits” : pour vous, qu’est-ce que c’est que les témoignages ? ce que les témoins ont dit ou ce dont vous avez l’intention d’entendre parler ?