Glen McGregor, journaliste de l'Ottawa Citizen du Canada, a visité le Centre Médical de la Médecine intégrative de Thrombose du district Sujiatun de la ville Shenyang en octobre 2007. Il était très surpris de trouver que cet h?pital se situe près d'un quartier animé dont la communication était facile. Les bicyclettes et les passants coulaient sans interruption, et il n'y avait pas beaucoup de gardiens de la paix. Tout peut traverser la rue et entrer dans cet h?pital. Voici des extraits de l'article intitulé Inside China's 'crematorium' écrit par Glen McGregor :
L'h?pital est à environ 30 minutes en voiture de la zone urbanisée. Shenyang est une grande ville industrialisée et cosmopolite, avec une population de sept millions. Sa location dans un quartier animé urbaine ne lui permet pas d'exterminer 2000 personnes systématiquement. Si quelqu'un voulait créer un camp d'extermination secret, il pourrait chercher un meilleur endroit. Par exemple, un camp dans la rue de Merivale serait plus facile et convenable pour l'extermination.
Au jour où je l'ai visité, la plupart des chambres de malade sont occupées par les malades recevant les traitements de l'AVC ou des maladies du sang, la spécialité de cet h?pital. Ma visite a été menée par plusieurs administrateurs de l'h?pital et un obstétricien de l'H?pital de Shenyang qui m'a servi d'interprète.
Les CT scanners et le IRM scanner étaient d'un usage constant, ainsi qu'une machine dans la pharmacie qui a produit en masse les remèdes galéniques sur la base de la médecine traditionnelle chinoise. La plus fréquentée place dans le b?timent était le bureau du caissier dans la salle principale, où des dizaines de patients et les membres de famille faisaient la queue pour payer pour les frais médiaux.
Le b?timent de la chaudière qui aurait été utilisé en tant que crématorium était bien en vue, avec des fenêtres et une porte qui s'ouvraient sur le quadrilatère, au centre du b?timent principal de l'h?pital.
Les trois c?tés sur quatre du b?timent principal de l'h?pital donnent sur le quadrilatère dont l'entrée pourrait être vue à partir de toutes les chambres de malade. Il semble peu probable que 2000 cadavres puissent être portés dans le b?timent de la chaudière imperceptiblement. Tous les patients dans les chambres de malade et les résidents de l'immeuble de sept étages en face de la rue avaient une ligne de vue directe vers le quadrilatère.
En outre, la crémation d'autant de cadavres aurait créé d'autres problèmes logistiques. Dans un four de crémation classique, qui br?le à 1600~2000 degrés Fahrenheit, il faut dépenser environ deux ou trois heures pour incinérer un corps humain. Mais la crémation ne peut pas réduire un corps en cendres. Les fragments squelettiques restent ?bien identifiables?, d'après Michael Kubasak, un expert de crémation à Nevada.
Même si la chaudière br?lait plus chaud qu'un four crématoire normal, les os resteraient probablement, ? vous seriez en mesure de dire : c'est le fémur, ce sont les orteils, c'est le bassin, c'est le cr?ne?, M. Kubasak a dit.
?Le corps humain est très irréductible ?, est-ce qu'il est possible que les os puissent être réduits en cendre par la chaudière? Au jour où j'ai visité l'h?pital, une opération chirurgicale sur la jambe d'un patient était en cours dans la salle d'opération. Pendant la pause, l'infirmière-chef CHEN Feng est venue nous saluer. Quand on lui a dit pourquoi j'étais là, son visage s'est assombri. Mme CHEN a travaillé dans cet h?pital depuis 1989. L'allégation que les prisonniers ont été abattus lors de son service l'a profondément offensée.
? Si cela est vrai, nous sommes tous bouchers. ? a-t-elle dit avec colère à travers mon interprète, ? C'est très ridicule! ? Puis, elle a remis le masque chirurgical et est retournée au travail.
Rentré au Canada, j'ai téléphoné à M. Matas et à M. Kilgour pour discuter le Sujiatun et leurs résultats d'enquête.
Après que l'allégation sur cet h?pital est apparue dans l'Epoch Times, un groupe nommé ? Coalition to Investigate the Persecution of the Falun Gong ? a demandé à M. Matas et à M. Kilgour d'exercer une investigation indépendante sur cette affaire.
Mais d'après M. Matas et M. Kilgour, ils ne sont jamais allés en Chine, a fortiori le Sujiatun, parce que le gouvernement chinois a rejeté leur demande de recueillir les informations du rapport en Chine en mai et juin 2006.
En juillet 2006, ils ont publié leur premier rapport dont la conclusion est que ? le PCC avait mené un prélèvement d'organes à grande échelle sur les pratiquants du Falun Gong involontaires ?. Ils ont trouvé ? Annie ? crédible, mais a déclaré que son témoignage serait invoqué seulement où il était ?concordant et cohérent avec les autres éléments de preuve ?. Leurs conclusions ne se sont pas basées sur la narration d'? Annie ?, a dit M. Matas.
Il m'a dit que l'allégation initiale d'? Annie ? était la raison pour laquelle ils ont été invités à faire une enquête indépendante. L'histoire d'?Annie ? a été incluse dans leur travail seulement en tant que ?récit historique sans précédent?.
? Nous n'avons pas compté sur elle complètement?, a-t-il dit, ? nous avons examiné tous les éléments de preuve et sommes arrivés à cette conclusion. ? Je l'ai poussé à la question s'il croyait l'histoire de Sujiatun. Il a répondu : ? Nous n'avons pas de dossier utilisable comme preuve, nous ne pouvons pas entrer dans ce niveau de détail ?.
M. Kilgour était irrité par mon article précédent. Au cours des 20 premières minutes de notre conversation téléphonique, il m'a appelé ? un journaliste moche ?, il m'a dit que j'étais ? un homme sans cervelle ?. Il m'a même comparé au négationniste David Irving.
?Essentiellement, à notre avis, c'est ce que vous faites ?, a-t-il dit. ?Vous déniez ce qui arrive au Falun Gong ?. Lucy Zhou, un pratiquant du Falun Gong que j'ai rencontrée, a écrit à mes éditeurs avant la publication de cet article pour demander si l'Ottawa Citizen avait publié en 1943 une histoire similaire niant l'abattage commis par un régime totalitaire.
C'était un point que j'avais pris en considération à plusieurs reprises. En tant que journaliste, il n'y a aucun risque à accepter les conclusions de Kilgour-Matas. La Chine ne pourrait pas me poursuivre en justice pour diffamation, après tout.
Les conclusions du rapport de Kilgour-Matas ne pourraient jamais être prouvées par les autres, mais il y a également peu de chance qu'elles seront réfutées. En interrogeant les pratiquants ou suivants du Falun Gong, on pourra risquer une humiliation sans précédent si les allégations sont corroborées plus tard. Comme M. Kilgour le dit, j'étais un des rares journalistes, autres que ceux qui travaillent pour les médias d'Etat à Beijing, qui avaient critiqué son rapport. L'histoire pourrait me guider aux preuves de cet ? Holocauste du 21e siècle ?.
M. Kilgour a ajouté, comme je suis allé en Chine en tant qu'invité de l'?Association médicale chinoise ?, j'avais déjà été ?suborné ?. Selon le rapport, les 33 éléments de preuve présentés par M. Kilgour comprennent une analyse statistique des exécutions capitales et des transplantations d'organes menées en Chine.
Selon des enregistrements téléphoniques fournis, le personnel de l'h?pital est censé confesser l'utilisation d'organes. (Le service de recherche du Congrès a soulevé des doutes quant à l'authenticité de ces appels, en se demandant pourquoi les directeurs de l'h?pital étaient si candides sur une question aussi sensible devant des étrangers sur le téléphone.) Le rapport souligne également le fait que dans d'autres pays, les étrangers peuvent acheter des organes dans un délai très court, mais en Chine, il faut attendre pour beaucoup plus longtemps.
Tout le monde ne considérait pas les éléments susmentionnés des preuves irréfutables. Parmi les 33 éléments énumérés sous la rubrique ?preuve et preuve de réfutation?, le rapport tient compte des informations contextuelles, telles que l'absence d'un système organisé de don d'organes en Chine et de la corruption à travers le pays.
Le rapport est également considéré comme une preuve de la réponse du gouvernement chinois à la première édition du rapport. La version mise à jour prétend que la Chine est ?incapable de contredire ? les résultats du rapport.
M. Kilgour m'a dit : ? le rapport est une combinaison de tous les 33 éléments de preuve, y compris les preuves de l'événement de Sujiatun et le récit d'Annie qui m'a persuadé. ?
La plus convaincante preuve, M. Kilgour a dit, était le témoignage d'un homme anonyme asiatique. Il est allé à cet h?pital deux fois pour tester la compatibilité de huit reins à option.
? Mais lorsqu'il était prêt à accepter, les huit êtres humains ont été morts avant son acquisition du rein?, M. Kilgour a dit. ?J'étais profondément choqué?. Parmi les sceptiques, cependant, il y a Harry WU, dissident éminent chinois qui a passé 19 ans dans un camp de travail chinois.
Peu de personnes est plus critique que M. WU contre la Parti Communiste Chinois et le droit de l'homme en Chine.
La ? Laogai Research Foundation ? de M. WU, siégée à Washington, D.C., s'engage aussi à prouver que les organes des criminels exécutés ont été utilisés pour la transplantation.
L'expertise de M. WU fait de lui une source très crédible et, en raison de son expérience personnelle, le Falun Gong ne pourrait pas l'accuser de partialité en faveur du gouvernement chinois.
Il est l'une des rares personnes qui nient en public l'allégation que les pratiquants du Falun Gong ont été persécuté à mort pour le prélèvement d'organes. D'après lui, c'est seulement parce qu'il n'y a aucune preuve convaincante pour soutenir cette accusation.
Lorsque M. WU et ses chercheurs ont suivi les cas de peine de mort et de transplantation d'organes, ils ont travaillé à partir des dossiers judiciaires, des dossiers médicaux et des témoignages des témoins oculaires.
?Dans tous ces cas, il y a un certain nombre de juges, procureurs, policiers, chauffeurs, infirmières et médecins ?, a-t-il dit à l'Ottawa Citizen. Le gouvernement chinois a tenté de cacher cette question sous le boisseau, mais il reste encore des preuves à obtenir.
Il n'y a pas de corroboration pour l'exécution systématique des pratiquants du Falun Gong, a-t-il dit.
? Il est possible que les pratiquants du Falun Gong ont été tués par les policiers de sécurité. Il est également possible qu'ils ont été tués pour prélèvement d'organes. Mais où sont les preuves ? ? a-t-il demandé.
M. Kilgour a dit qu'il avait rencontré M. WU à Washington et essayé de lui expliquer ce qui est arrivé au Falun Gong.
? Il est un expert sur les prisonniers exécutés, ? M. Kilgour a dit, ? mais il ne sait rien au sujet que les pratiquants du Falun Gong qui n'ont pas encore été interrogés ou condamnés sont exécutés après arriver au camp de travail. ? ? Il ne veut pas le croire. Il préfère croire que toutes les personnes dont les organes ont été prélevés en Chine sont les criminels exécutés. ?
Mais M. WU reste dubitatif. Pour accepter les revendications du Falun Gong, il faut croire à une conspiration massive qui oblige des milliers de participants de garder le silence. ? Ils peuvent couvrir un ou deux ou trois. Peuvent-ils couvrir tout le monde ? " a-t-il dit.
Les Jeux Olympiques de Beijing seront arrivés en moins d'un an. L'indignation du Falun Gong sur le prélèvement d'organes sera probablement entendue avec une fréquence croissante, de même que les dénégations de la Chine.
Cela dépend de ce que vous croyez. Soit le Sujiatun est l'une des nombreuses scènes de crime aseptisée en Chine où les pratiquants du Falun Gong ont été abattus clandestinement, soit il est simplement un h?pital minable qui traite la thrombose vasculaire.
Cela dépend de ce que vous croyez. Soit le rapport de Kilgour-Matas est une preuve puissante pour l'accusation du Falun Gong basée sur le ? Sujiatun ?, soit il n'est qu'une collection de conjecture et un raisonnement inductif qui ne parvient pas à soutenir ses propres conclusions.
Pour M. WU, celui-ci dépend du premier.
? Puisque vous ne pouvez pas dire si c'est vrai, je peux vous offrir d'autres preuves. ?
?Nous devons parler du Sujiatun. Ce n'est pas un cas simple où un ou deux pratiquants ont été tués. Il s'agit de milliers de personnes ?, a-t-il dit.
? Vous devez le prouver tout d'abord. ?
La réponse du gouvernement chinois est en ligne à l'adresse: www.chinaembassycanada.org/eng/xwdt/t265055.htm.